Pierre-François Ouellette art contemporain a le plaisir de présenter Therebefore and Hereafter, une exposition personnelle de l’artiste montréalais John Latour.
L’idée du passé, et de la façon dont les objets, les images et les mots affectent notre expérience de celui-ci, est un thème familier et continu de la production de Latour. Plus récemment, l’artiste s’est tourné vers l’histoire de la communication médiumnique comme métaphore pour dialoguer avec le passé.
L’œuvre maîtresse de Therebefore and Hereafter est le Psychic cabinet (2010) de l’artiste, une installation interactive inspirée de la tradition des cabinets de médiums – des espaces fermés définis par des éléments de mobilier et des rideaux, à l’instar de ceux qu’utilisaient les médiums de la fin du 19e et du début du 20e siècles, pour affiner leurs pouvoirs de voyants avant ou durant des séances. La présentation du Psychic cabinet au centre-ville de Toronto attire l’attention sur la longue histoire, parfois compliquée, de la ville avec les communications médiumniques. Toronto abritait au moins trois organismes spiritualistes au tournant du 20e siècle (la Canadian Spiritualist Association, la Spiritualist National Union of Canada et la Toronto Spiritualist Association); or, comme le fait remarquer Stan McMullin dans Anatomy of a Seance, à l’époque, les médiums à Toronto (et ailleurs) pouvaient être, et étaient, poursuivis par le Code criminel canadien sous la section Sorcellerie de la Loi sur le vagabondage.[1]
Latour présente également dans Therebefore and Hereafter une sélection de photographies vintage trouvées et modifiées, appartenant à une série amorcée en 2007. Des personnes non identifiées, posant dans de vieux instantanés, sont effacées par des mouchetures de peinture blanche appliquées à la surface des photographies. Leur disparition suggère l’inévitable effacement de tout sujet au fil du temps. Quelques-unes des œuvres les plus récentes de cette série, actuellement exposée à Centre Space, comportent du texte peint par dessus les photographies, afin de créer de nouvelles significations.
L’inauguration de cette exposition sera également l’occasion de lancer le tout nouveau livre d’artiste de John Latour. Re fictions (2018) représente un effacement partiel (et une relecture) de sa publication collaborative plus ancienne Rétrofictions (2012) – pour laquelle six auteurs invités (Jennifer Allen, Marina Endicott, Cynthia Imogen Hammond, Lea Nakonechny, Eduardo Ralickas et Jean-Éric Riopel) ont écrit des nouvelles inspirées de photographies trouvées et modifiées provenant de la production de Latour.
[1] Stan MCMULLIN, Anatomy of a Seance: A History of Spirit Communication in Central Canada, Montréal, McGill-Queen’s University Press, 2004, pp. 17-18.
Pierre-François Ouellette art contemporain et l’artiste remercient la SODEC pour son soutien.
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John Latour est titulaire d’un baccalauréat en arts visuels (Université d’Ottawa), d’une maîtrise en bibliothéconomie (McGill University) et d’une maîtrise en histoire de l’art (Concordia University). Il a eu des expositions solo en Ontario et au Québec et il a participé à des expositions de groupe au Canada et à l’étranger. Il a reçu des bourses du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts de l’Ontario. Ses œuvres se retrouvent dans plusieurs collections privées ainsi que dans la Hallmark Fine Art Collection (Kansas City), la collection d’œuvres d’art de la ville d’Ottawa et Le Méridien Versailles (Montréal).
