février 15-19, 2007
ARCO’07, the International Contemporary Art Fair, Madrid
Pierre-François Ouellette art contemporain (Pabellón Hall 9 Stand PR27)
Projects: Luc Courchesne
Choisi par David Liss, directeur du Museum of Contemporary Canadian Art (MOCCA)
Après la série de portraits interactifs qui lui valurent une audience internationale dans les années quatre-vingt-dix, les travaux récents de Courchesne portent sur le paysage immersif. Il contribue de la sorte au rapprochement des arts médiatiques avec les grandes traditions en arts visuels.
Le Journal panoscopique, entrepris par Courchesne en 1999, documente photographiquement ses déplacements alors qu’il travaille au dévelopement d’un dispositif de projection panoramique et qu’il voyage pour exposer ses installations interactives. Initialement, sa démarche visait à se familiariser avec le point de vue nouveau offert par la lentille catadioptrique qu’il venait d’acquérir. À travers ses captations de panoramas cirdulaire utilisant désormais la vidéo haute définition, Courchesne poursuit son Journal en abordant cette fois plus directement la question du lieu, de la position de l’observateur et la nature nouvelle des mondes qui nous convient. Les oeuvres du Journal panoscopique peuvent ainsi être vues comme des micro-réalités interchangeables.
Courchesne décrit le Panoscope 360° (2000) comme un simulateur existenciel immersif; il a inventé ce système de projection panoramique monocanal afin de permettre à des visiteurs d’explorer eux-mêmes les mondes 3D qu’il imagine. L’immersion visuelle est ici obtenue par la deformation anamorphique des vues qui se redressent une fois projetées d’en haut sur un dome inversé au sein duquel prend pace le visiteur. Ces images anamorphiques sont analogues à celles qui sont présentées sous forme de diques rotatifs dans le Journal panoscopique.
T’es où? (2005), la première oeuvre 3D créée par Courchesne pour le Panoscope, invite le visiteur à explorer interactivement un univers à plusieurs échelles grâce à un pointeur omni-directionnel: L’échelle 0 se présente sous la forme d’une trame 3D qui permet de se familiariser avec l’expérience d’immersion. Le passage à l’échelle +1 fait apparaître des regroupements d’éléments visuels et sonores organisés comme une archive. Au passage à l’échelle +2, les éléments archivés deviennent les particules de “nuages” dont la composition générale rappelle les vues impressionnistes du monde à la fin du 19e siècle et les premières formes de l’abstraction. Le passage à l’échelle +3 révèle enfin un paysage de montagnes et de vallées évoquant le sublime pittoresque de la fin du 18e siècle. À toutes ces échelles, le visiteur peut faire des rencontres : en-direct avec d’autres visiteurs à travers les liens de téléprésence (si activés), avec des sujets pré-enregistrés dans des fenêtres vidéo et, ultimement avec lui-même lorsqu’une caméra transmet son image au sein du monde artificiel qu’il arpente.
Luc Courchesne est né à Saint-Léonard d’Aston (Québec) en 1952. En 1974, il a reçu un Baccalauréat du Nova Scotia College of Art and Design (Halifax) et en 1984, un Master of Science in Visual Studies, du Massachusetts Institute of Technology (Cambridge). Sa pratique artistique prend son essor en 1984 alors qu’il co-réalise Elastic Movies, une des premières oeuvres utilisant la vidéo interactive. Il a créé depuis une trentaine d’installations et de séries d’images dont Encyclopédie clair-obscure (1987), Portrait no.1 (1990), Portrait de famille (1993), Salon des ombres (1996), Paysage no. 1 (1997), Passages (1998), Rendez-vous… (1999), Journal panoscopique (1999-), Panoscope 360° (2000), The Visitor: Living by Numbers (2001), Sans titre (2004) et T’es où? (2005).
Son travail fait partie de plusieurs grandes collections d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie et a a été présenté dans le cadre de plus de 80 expositions importantes à travers le monde. Il a notamment fait l’objet d’une exposition personnelle au Museum of Modern Art de New York en 1994 et a participé à plusieurs événements importants dont la Biennale ‘95 de Kwangju en Corée à l’invitation de Nam June Paik. En 1997, son installation Paysage no. 1 a mérité avec le Grand Prix de la première Biennale du NTT InterCommunication Center de Tokyo et en 1999 l’Award of distinction dans la catégorie Interactive art des Prix Ars Electronica à Linz en Autriche.
Le Panoscope 360° et T’es où? ont été créés avec l’appui des organismes suivants: Société des arts technologiques; Université de Montréal; Idéaction inc.; Patrimoine Canada; Institut de design Montreal; Conseil des arts du Canada; Conseil de recherche en sciences de la nature et en génie; Fonds québécois de recherche sur la société et la culture; Fondation Daniel Langlois.
La galerie remercie le Bureau du Québec à Barcelone, le ministère du Patrimoine canadien (programme Routes commerciales), la Société de développement des entreprises culturelles du Québec, le Conseil des arts du Canada et David Liss, directeur du Museum of Contemporary Canadian Art (Toronto).