![Dil Hildebrand, Garden Gate, 2022](https://artlogic-res.cloudinary.com/w_1600,h_1600,c_limit,f_auto,fl_lossy,q_auto/artlogicstorage/pfoac/images/view/c219f2c1fae5cbffd063a8096f747d97j/pierre-fran-oisouelletteartcontemporaininc.-dil-hildebrand-garden-gate-2022.jpg)
Dil Hildebrand
152.4 x 101.6 cm
Les compositions de Hildebrand semblent imiter les structures des serres. Tout au long de l'exposition, on perçoit une version déformée de l'architecture typique des serres : des rails blancs évoquent des cages et des clôtures, séparant le spectateur de la flore de la jungle, trop éloignée pour être touchée. Les tessons qui encadrent les plantes suspendues ressemblent à des éclats de verre, avertissant qu'un geste imprudent peut entraîner une éraflure du bras. Dil Hildebrand modifient ces dispositifs de cadrage architecturaux dans le contexte d’un langage formel familier à la peinture abstraite. Les passages épais évoquent directement le poids viscéral de la peinture elle-même. Les surfaces fortement marquées des tableaux indiquent un processus de fabrication agité ; l'espace et la surface semblent être en conflit physique.
Une fois de plus, nous constatons l'intérêt de Hildebrand pour la capacité des images à toucher notre conscience d'une manière nettement physique. Les peintures, souligne-t-il, "posent la question : As-tu ta place ici ? Où êtes-vous, par rapport à moi ? Les peintures vous placent quelque part ; cet endroit peut être le fruit de l'imagination de l'artiste, ou bien un endroit que l'artiste veut vous faire ressentir comme étant, d'une certaine manière, optiquement réel, et donc lié à votre corps d'une manière physique". Les images de nature photographique soigneusement rendues attirent d'abord le spectateur vers des détails flous. Des panneaux et des hublots semblent encadrer et réorienter les corps qui se tiennent devant eux, sans pour autant leur permettre de le faire confortablement. Ces abstractions, tout en encadrant nos vues sur les jardins d'Hildebrand, font naître le soupçon que la promesse de nature qu'offrent les serres n'est peut-être qu'un lointain mirage, qui s'estompe dans un souvenir flou. Peut-être que le jardin botanique, qui est censé nous rapprocher de la nature, ne réussit qu'à souligner à quel point nous sommes vraiment séparés.
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In Conservatorium, Hildebrand has appropriated images from greenhouses and botanical gardens taken from his travels. Working in oils once again and a set of prints for the first time, the artist applies his signature language of trompe l'oeil and abstraction to bring new meaning to these gardens of human intervention.
Hildebrand's compositions seem to mimic the structures of greenhouses. Throughout the exhibition one perceives a distorted version of typical greenhouse architecture: rails of white bring to mind cages and fences, separating the viewer from jungle flora too far away to touch. Shards that frame hanging plants appear like shattered glass, warning that an ill-advised reach might result in a scraped arm. Under Hildebrand's care, these architectural framing devices are bent to the interests of a formal language familiar to abstract painting. Thick passages speak directly to the visceral weight of the paint itself. Heavily scarred surfaces on the paintings point to a restless process of manufacture; space and surface within them appear to be in physical conflict.
We see Hildebrand's ongoing interest in the capacity for imagery to touch upon our awareness in a distinctly physical way. The paintings, he points out, "ask the question: Do you belong here? Where are you, in relation to me? Paintings place you somewhere; that place may be inside a figment of the artist's imagination, or it could be in a place that the artist wants you to feel is, in a way, optically real, and therefore relates to your body in a physical way." Carefully rendered photographic images at first draw the viewer into fuzzy details. Panels and portholes appear to frame and re-orient the bodies standing in front of them, while not permitting them to do so comfortably. These abstractions, while framing our views into Hildebrand's gardens, also give rise to a suspicion that the promise of nature that greenhouses hold may only be a distant mirage, fading into blurry recollection. Perhaps the botanical garden that is meant to bring us into proximity with nature only succeeds to underline how apart we truly are.
Literature
Journal Métro : https://journalmetro.com/explorez/2911595/a-la-decouverte-des-galeries-dart/
Métro Québec : https://www.quebechebdo.com/explorez/318997/belles-adresses-a-la-decouverte-des-galeries-dart/