La galerie Pierre-François Ouellette art contemporain est fière de présenter une installation éphémère de lumière et de mouvement de Karilee Fuglem. L'artiste a travaillé en galerie pendant quatre semaines pour observer les changements dans la lumière naturelle et l'ambiance, et elle y a réalisé une série d'œuvres d'art et d'objets pour réinterpréter la source et la direction de la lumière dans l'espace. Depuis la réouverture de la galerie en septembre 2016 à la suite d'améliorations majeures de conception et d'esthétique, Fuglem a exprimé le désir de travailler dans l'espace pour l'investir de sa maîtrise du presque invisible. Le succès de l'artiste dans la réorientation de la lumière, la saisie des courants d'air et le recouvrement du puits de lumière avec des nuages illuminés en fait de l'installation un événement à ne pas manquer.
Jouant avec des matériaux semi-visibles depuis de nombreuses années, je suis devenue attentive aux phénomènes similaires dans le monde qui m'entoure, des différences subtiles dans le jeu de lumière sur diverses surfaces, chaque surface réfléchissant la lumière avec une luminosité et une contrepartie ombragée particulières. Le mouvement le moins remarquable d'ombres de feuilles sur un mur peut m’arrêter net.
Au fil des ans, j'ai rassemblé de nombreuses photos et vidéos de ces cas, un carnet de croquis de plus en plus volumineux. Elles affirment la valeur d'une sorte d'attention détachée, la façon dont nous dérivons continuellement entre voir et ne pas voir, l'entrelacement continu entre les états de conscience.
Mon défi permanent est d'essayer de mettre en évidence ces moments qui semblent ne ressembler à rien, en créant des situations parallèles dans le temps présent. Que je travaille in situ ou non, je vis dans ce que je fais, pour mieux répondre à ces changements. Dans les conditions qui s’offrent à moi - la lumière du jour, l'air ambiant - je joue avec ma palette de matériaux réceptifs, à la recherche de configurations parallèles à ce qui se passe dans le monde naturel, des choses qui flottent et tournoient, qui ondoient et dansent, qui sont réfléchissantes, certaines brillantes, d'autres tranquilles, en fonction de l'heure du jour, du temps et du nombre de personnes présentes. Ces conversations entre le matériau et le lieu occupent le même espace que vous et moi, et nous ressentons cette vie partagée. Ils sont faits sans plus de fanfare que ces choses subtiles que j'aime tant, ou du moins seulement assez pour que je puisse vous montrer ce que je vois.
J'apprends en faisant, en cédant à une continuité désordonnée. C'est un processus lent, et je ne sens jamais que je l'ai «saisi» avant qu'il ne soit temps de passer à autre chose, mais cette temporalité est également nécessaire. Dans une galerie, un de ces rares lieux où nous pouvons tous ralentir, son espace et son ambiance deviennent "la chose" - le cadre, la surface, l'écran, la membrane.
Tout ce qu'il faut, c'est du temps, c'est ce qu'il faut pour voir.
- KF
Le travail de Karilee Fuglem prend la forme d'installations, de dessins, de photographies et de livres d'artistes, à travers lesquels elle explore la subtilité visuelle en tant qu'élément clé de la perception incarnée. Élevée à Kamloops, en Colombie-Britannique, elle vit à Montréal depuis 1989 et voyage fréquemment d'un lieu à l'autre. Son travail a été présenté dans des expositions solo à travers le Canada, notamment à la Fonderie Darling (Montréal), à la Galerie Koffler (Toronto), à la Oakville Galleries (Ontario), au Centre d'art Expression (Ste-Hyacinthe), à la Two Rivers Gallery (Prince George, C.-B.) et dans de nombreuses expositions collectives, dont le Musée des beaux-arts du Québec en 2016, la Biennale de Montréal (1998 et 2011). Ses œuvres se retrouvent dans les collections du Musée d'art contemporain, du Musée national des beaux-arts du Québec, du Musée des beaux-arts du Canada, du Whyte Museum of the Canadian Rockies, du Cirque du Soleil, de BMO et de Bennett Jones LLP, entre autres.