Pierre-François Ouellette art contemporain est ravi de présenter la nouvelle exposition solo de Dil Hildebrand à Montréal. Les oeuvres de sa récente série ont été remarquées lors de leur dévoilement au centre d'artistes YYZ à l'automne dernier et nous sommes très heureux d'accueillir les nouveaux tableaux et dessins qui poursuivent les recherches formelles entamées par l'artiste dans cette veine.
Back to the Drawing Board (Reprise)
Propos d'artiste :
L'année dernière, j'ai profité de l'occasion d'une exposition à Toronto pour réaliser une série de peintures que j'avais en tête depuis un certain temps. L'exposition s'intitulait Back to the Drawing Board, et répondait au désir d'explorer une manière de peindre différente de la profondeur « pittoresque » du style atmosphérique que j'avais jusqu'alors adopté. Bien que ces nouvelles peintures ne rejetaient pas complètement la profondeur, leurs surfaces étaient relativement planes et minimales. Composées de grilles, de points et de formes géométrique simples, elles ont été conçues en tant qu'approche provisoire d'une description de l'espace visuel, et pour résister à la tentation de se fondre dans la transparence de formes reconnaissables. Tout en ayant l'apparence d'être parfaitement abstraites, elles correspondaient dans mon esprit à des esquisses indéterminées d'images demeurant cachées ou non réalisées – des diagrammes plutôt que des modèles. Nombre des œuvres de cette exposition de 2011 – surtout les toiles plus petites – figurent dans celle-ci.
Pour la présente exposition, Back to the Drawing Board (Reprise), j'ai ajouté à la sélection de réalisations antérieures une série d'œuvres sur papier et sur toile qui poursuivent et poussent de l'avant l'exploration de cette nouvelle approche. Ces œuvres plus récentes jouent avec des structures formelles nées d'un ensemble d'éléments ayant pour thème la construction architecturale. Dans les peintures, les structures agissent comme des monuments au travail qu'a requis leur réalisation, avec leurs surfaces profondément marquées traçant un vaste parcours de fabrication en palimpseste. Ces peintures ont été amorcées sans l'aide d'études préliminaires, trouvant leur forme ultime au moyen d'un processus dialectique de marquage, d'effacement et de remarquage. Les dessins réduisent les matériaux de construction à des sortes de tiges linéaires, épousant un arc de création où chaque configuration dépend des caractéristiques de sa forme antérieure, tandis que la structure dynamique oscille entre un état de destruction et de création.
Un seul motif traverse l'exposition; il s'agit d'une palette prescriptive : le vert de ces œuvres est une allusion au tableau de classe, au tapis à découper et à l'écran vert – des surfaces pour l'apprentissage, pour la résolution de problèmes, pour la combinaison d'idées et pour imaginer. Servant de support pour des opérations de toutes sortes, ce type de surface semble indiqué pour la démonstration de procédures mécaniques, ce qui décrit précisément la manière dont j'ai imaginé ces œuvres. Bien qu'elles soient composées d'actions improvisées, elles adoptent une logique méthodologique qui accentue simultanément les qualités optiques et tactiles des constructions.
Ce qui m'intéresse tout particulièrement avec cette nouvelle production est son attitude envers l'action créatrice, où l'acte de construire (de transformer des matériaux) est effectué de manière impromptue. De cette façon, l'acte de peindre ou de dessiner s'accomplit en parallèle à l'acte mental de solutionner le problème de la construction de chacune des structures, un peu comme on procède à la formulation d'une équation au tableau. Je considère que les directions a priori opposées de cette série – abstraite et figurative – soutiennent la même recherche depuis les deux extrémités du vaste spectre de la création d'images; chacune tentant, en quelque sort, de se frayer un chemin vers l'autre. Ces peintures et ces dessins sont en somme inspirés, du moins en partie, de mon désir de réconcilier les deux modes, avec l'espoir d'en tirer des résultats stimulants.
- DH
Voir le lien suivant pour prendre connaissance du texte en anglais publié de Mary Reid sur la nouvelle série d'oeuvres de Dil Hildebrand publié en ligne par YYZ.
Richard Rhodes. « Dil Hildebrand: In the Green Room » Canadian Art (en ligne) le 17 mai, 2012 (en anglais)
Cliquer ici pour l'article de Robert Enright publié en anglais dans Border Crossings, automne 2011.
Notes biographiques :
Dil Hildebrand est né en 1974 à Winnipeg, Canada. Il est titulaire, depuis 2008, d'une maîtrise en beaux-arts de l'Université Concordia, Montréal. En 2006, il a remporté le prix du Concours de peintures canadiennes RBC, et a depuis participé à plusieurs expositions au Canada, aux États-Unis et à l'étranger notamment à Oboro, à la 4e Biennale internationale d'art de Pékin (2010), en Chine, au Musée d'art contemporain de Montréal, au Museum of Canadian Contemporary Art et à la Galerie de l'UQAM. Ses oeuvres se retrouvent dans les collections permanentes du Musée des beaux-arts du Canada, le Musée d'art contemporain de Montréal, la Banque d'oeuvres d'art du Conseil des arts du Canada, la Banque de Montréal, la Banque Royale du Canada, Bennett Jones LLP, Osler Hoskin & Harcourt LLP et McCarthy Tétrault LLP. Dil Hildebrand vit et travaille à Montréal.