ACTES SANS PAROLES – Un mimodrame à cinq interprètes, désignés par A, B, C, D et E, prend place (in abstracto) dans une cellule monochrome.
Silence ouateux.
Le spectateur, devenu protagoniste, est invité à entrer dans la cellule.
C pénètre dans l’espace et regarde autour de lui en tournant la tête de droite à gauche. Il toussote, un peu gêné, à la vue de A, assise dans une des alcôves de la pièce.
L’espace voûté constitue un monde ou plutôt l’expression synthétique d’un monde orchestré par F, G, H, I et J selon des paramètres précis.
Malgré leur absence, la présence de D et de E se fait sentir.
D’une douce obscénité (comme certains drapés des fresques de Giotto), le rose moite et charnel de la cellule (pour)fend le gris morne du quotidien.
Un temps long, s’étire, et se rallonge.
Le parfum terreux de la pièce enivre les narines de C. L’odeur lui rappelle les automnes de son enfance, tous passés à la campagne.
Une ouverture au sommet de la structure laisse entrer un halo de lumière artificielle qui calque un tant soit peu la lumière du jour.
E entre dans la cellule et s’installe dans l’alcôve inoccupée. C repart. A continue à flâner dans l’espace.
Pas de bottes. Rires en sourdine.
Des plans préparatoires, des dessins et des notes de F, colligés par G, sont suspendus sur la coquille externe de la structure. Ces derniers cartographient le parcours réflexif et conceptuel de F; leur observation peut (peut-être) servir de clef de voûte pour déchiffrer les arcanes du projet.
L’artiste et la commissaire remercient chaleureusement Magali Babin pour la composition sonore, Anne-Françoise Jacques pour son aide technique au son et Raphaël Huppé-Alvarez pour son aide à la construction et au montage de la structure.
L’artiste tient également à remercier le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son appui.
BIOS
Originaire de Belgique, Stéphane Gilot habite et travaille à Montréal depuis 1996. Parmi ses expositions récentes, mentionnons MULTIVERSITÉ/Métacampus (2012) à la Galerie de l’UQAM, Séjour Bistre à L’Œil de poisson (2011); La Cité performative au Musée national des beaux-arts du Québec (2012) et à Optica (2010); Le buvard du monde à Occurrence (2010); Cineplastic Campus à la Blackwood Gallery (2008); La Station chez Oboro (2006); et Videogame à la Paul Petro Contemporary Art (Toronto, 2005). Il a également exposé ses œuvres dans le cadre de Reverse Pedagogy, à la Model Arts and Niland Gallery (Sligo, Irlande, 2009), au Musée d’art contemporain de Montréal lors de la Triennale québécoise en 2008, et dans le cadre Smile Machines durant la Transmédiale de Berlin en 2006.
Historienne de l’art, Ariane De Blois enseigne au Collège de Rosemont et termine une thèse de doctorat à l’Université McGill sur les sculptures grotesques mi-humaines, mi-animales en art contemporain. Elle a agi à titre de commissaire pour l’exposition Et si les robots mangeaient des pommes?, présentée à la Maison des arts de Laval (2013-2014), et en tant que cocommissaire pour divers projets, dont les expositions Rejouer/Déjouer le folklore : Suisse–Québec, présentée à la Maison de la culture Frontenac à Montréal et à la Stadtgalerie de Berne (2012), et Instantes : Adad Hannah, présentée au Centro Nacional de las Artes à Mexico (2012). Ses textes ont été publiés dans les revues Esse, Etc. et dans le catalogue du Musée d’art de Joliette,institution dont elle est membre du conseil d’administration.