Denis Lessard, artiste interdisciplinaire, expose son travail visuel au Canada, aux Etats-Unis et en Europe depuis 1982. Les estampes présentées à la galerie Pierre-François Ouellette sont les premières réalisées par l’artiste. Elles ont été produites aux Editions New Leaf à Vancouver (1996 et 1998) et à l’Atelier Presse Papier de Trois-Rivières en 2002. Certaines estampes tirées de cet ensemble font partie des collections Prêt d’œuvres du Musée du Québec, de la Bibliothèque nationale du Québec et de la Winnipeg Art Gallery.
L’artiste note au sujet de « Coupures de presse » :
« Le sujet de la presse écrite fait partie de mes préoccupations sur les plans visuel et théorique depuis plus de quinze ans, à la suite de mes études en communications et de mes premiers travaux de recherche dans ce domaine. Depuis le début des années 80, j'ai amassé une collection considérable d'images et de textes tirés de journaux et de revues. Il est possible de traiter le journal ou la revue comme des artefacts culturels, comme des outils de prise de conscience. Les découpures sont choisies comme autant de «motifs» qui sont isolés, étudiés et mis en valeur pour faire apparaître de nouvelles significations, permettant de procéder à un examen critique des images et des textes, notamment sur les questions du pouvoir, de la violence et de l'identité masculine. En effet, comment se situer aujourd'hui par rapport à la presse écrite, à une époque globalisante de surproduction et de dramatisation de l'information? Comparés au caractère éphémère de la transmission radiophonique, télévisuelle ou informatique, le journal et la revue constituent la seule information qui fait encore «objet». Ce sont des technologies «pauvres», mais qui, comme le livre d'ailleurs, subsistent encore malgré toutes les nouvelles alternatives qui leur sont contemporaines. Par sa fragilité même, le journal incarne le caractère éphémère de l'actualité, ce mince espace entre hier et demain.
Le projet de gravure « Tendresses » (2002) et la série « Coupures de presse » (1996-1998) sont en continuité directe avec l'installation « Un mur d'hommes » (1990-92). L'installation « Un mur d'hommes » proposait un assemblage mural contenant des images tirées de journaux et de revues, toutes centrées sur la représentation masculine. J'ai ensuite cherché un moyen d'assurer une plus grande durabilité à ce type de proposition, et la technique du chine collé (l'image est imprimée sur un papier oriental collé sur une plus grande feuille) s'est avérée idéale, puisqu'elle conserve à l'image son caractère découpé et flottant. »
Cette exposition s’inscrit dans le cadre du Mois de l’estampe. Nous remercions les organisateurs pour la campagne médiatique entourant cet événement.