Montréal, le 6 janvier 2003 – La galerie Pierre-François Ouellette Art Contemporain est heureuse de présenter une nouvelle installation - S’(suite) - et un corpus d’œuvres sur papier de Rose-Marie Ekemberg Goulet du 18 janvier au 1 mars 2003.
Poursuivant l’exploration parallèle des à côtés, des alentours et du processus de ses œuvres monumentales, l’artiste ouvre une fois de plus ses archives privées de projets publics pour mettre en exposition quelques dérives transversales possibles. La précédente exposition — S' (expose) à la Maison de la Culture Côte-desNeiges (2002) — présentait une œuvre « in progress » où l’artiste « en résidence » disposait/installait ses maquettes à travers une architecture délirante de présentoirs. Elle guidait sur place les visiteurs dans les métamorphoses successives d’un travail d’archivage, à la recherche d’un mot caché.
Chez Pierre-François Ouellette Art Contemporain, S’(suite) explore davantage divers aspects d’écriture, de dessins, d’images photographiques ou numériques rattachés à un projet public plus spécifique. Dans une première salle, expérimentale, des matériaux recyclés fournissent la matière d’une installation-rébus où les visiteurs sont invités à traverser et à manipuler les archives. Un autre mot y est caché derrière d’autres mots qui entrent en correspondance avec d’autres matériaux, d’autres rébus. Ce même mot trouve écho dans la seconde salle, la réserve, à travers une série d’œuvres sur papier. Ces œuvres-objets, par opposition à l’oeuvre-processus de la première salle, sont des triptyques photo numériques également dérivés d’archives mais présentés sous boîtiers et vitrines, dans un esprit de collection et d’exposition plus conforme à une logique de conservation traditionnelle.
La facture constructiviste de cette exposition, tout comme la précédente, confronte néanmoins l’espace intimiste de la galerie privée à la complexité du développement de projets publics. Elle interpelle à nouveau le spectateur en l’invitant à multiplier les niveaux de consultations et de regards, sans l’aide de l’artiste cette fois, mais avec celle du galeriste.
La pratique de Rose-Marie Ekemberg Goulet, issue de l’installation, s’est progressivement orientée vers l’art public temporaire et permanent. Depuis le début des années 80, elle a réalisé, à travers le Québec, plus d’une quinzaine d’œuvres. Dans sa démarche, elle associe l’expérimentation de techniques et de matériaux à l'interprétation des lieux dans leurs dimensions sociales et sémiotiques. Au début de année 90, avec Paysage culturel, aux Cents jours d’art contemporain, elle présente une installation élaborée à partir de la déconstruction du texte et de l’image. La lettre, qu’elle y façonne, devient alors son matériau de prédilection. Ses oeuvres d’art public les plus éloquentes sont :
Passage protégé, droit de passage, 2000, D’un millénaire à l’autre, Ville de Montréal.
Nef pour quatorze reines, 1999, mémorial marquant le 10ième anniversaire de la tragédie de l’École Polytechnique, Honneur régional et Citation nationale aux Prix d’excellence de l’Association des architectes paysagistes du Canada (CSLA Awards), 2001.
Monument pour A, 1996 au Centre des congrès de Québec.
Plans, 1994, École des métiers et des occupations de l’industrie de la construction, Québec.
Monument pour L, 1993 Parc Fort Roland, Ville de Lachine.
L’énigme de la générale, 1987, Collège Dawson, Westmount.
On retrouve également de ses œuvres dans les collections de la Banque d’œuvres du Canada, des Prêts d’œuvres d’art du Musée du Québec, de la Bibliothèque Nationale du Canada et de la Bibliothèque Nationale du Québec ainsi que dans des collections privées québécoises et européennes.