La galerie Pierre-François Ouellette art contemporain est heureuse de présenter Chercher l'erreur, une exposition individuelle de Michel de Broin du 12 mars au 26 avril 2003. Cette exposition bénéficie du soutien de la Ville de Montréal à l'occasion de l'édition 2002 du Prix Pierre-Ayot.
"C'est en retrouvant l'ancienne signification du mot erreur dans le dictionnaire historique de la langue française que " chercher l'erreur " prend tout son sens. En effet, le mot erreur vient du mot error, erroris du latin qui signifie errer : " proprement l'action d'errer ça et là et par figure ; incertitude, ignorance, d'où méprise, illusion ou faute". Cette démarche décrit aussi bien une pratique qui utilise l'erreur comme méthodologie qu'elle permet de préparer le terrain à un curieux pour qui une faille dans le dispositif est laissée ouverte de manière à ce qu'il puisse jouir à son tour.
Mes œuvres sont avant tout des erreurs, c'est-à-dire des occasions d'errance et de disponibilité à l'incertitude. En l'absence d'une vérité qui pourrait garantir le bienfait d'une proposition, c'est plutôt dans une expérience du dehors le plus souvent paradoxale, sinon problématique que des objets troués se forme.
Je me suis trouvé face à l'incertitude dans une station de métro de la ville de Montréal. Il y avait quelque chose d'anormal dans un environnement banal. La défunte STCUM venait d'installer des panneaux monumentaux qui se destinaient à servir de support publicitaire. Les panneaux libres, ainsi exposés pendant quelques jours, me sont apparus comme de magnifiques tableaux modernes s'exposant dans leur nudité. J'ai donc entrepris de documenter cette faute avant que la publicité vienne voiler la surface vierge des tableaux et s'installe avec ses outils séduisants incorporant nos corps dociles de la promesse d'un bonheur reproductible.
Ce projet documentaire s'intitule Nu (1998), il représente un espace libre qui s'ouvre dans l'espace public réglementé. L'espace libre ne peut être confondu avec l'idée de liberté qui fonde le libéralisme et dont on retrouve le concept dans un univers de discours où l'on doit choisir entre différentes déterminations en fonction des normes, institutions et responsabilité qui y sont assignées. J'ai vu de par ce trou, une faille dans la normativité, dégagée de toute intentionnalité et de toute signification, où il n'y a ni culture, ni nature.
Ce Nu me permet d'introduire un corpus d'œuvre comprenant : Ironie (2002) qui est un dispositif hydraulique de réversibilité répondant de la pression du doigt où une membrane de latex est retournée comme un gant, gonflé et aspiré ver l'intérieur. Modern Phallacious (2002) est une vanité sur laquelle des fétiches d'art modernes se dressent. La membrane de latex du dispositif ironique est moulée à partir d'un de ces fétiches. Enfin, Tenir sans servir c'est résister (1998-03), est un électro-aimant dont tout le travail consiste à tenir sur une surface métallique. Tremblant et dégageant de la chaleur, il se retrouvera pendu au bout de son fil advenant une rupture de courant." - Michel de Broin, mars 2003
A l'occasion de l'attribution du Prix Pierre-Ayot 2002, le jury mentionna à propos du travail de Michel de Broin que " la polyvalence de son approche témoigne de l'acuité de son regard sur le monde qui nous entoure ". Né en 1970 à Montréal où il vit et travaille, son travail est exposé au Canada, en Europe et aux Etats-Unis. De plus, on retrouve ses œuvres dans plusieurs collections publiques et privées.
ARTICLES
- Fast Forward - A cross-Canada guide to the season's best exhibitions and events in the visual arts. Canadian Art, Spring 2003.
- Lamarche, Bernard. Se nourrir de parasites…. Le Devoir, 22-23 mars 2003, p. E9
- Delgado, Jérôme. Parcours d'erreurs. La Presse, 1 avril 2003, p.C6
Crevier, Lyne. Savoir gaffer. ICI, édition 20-26 mars 2003, p. 30
- Tremblay, Martin-Pierre. L'empêcheur de (dé)tourner en rond. Michel de Broin, l'espoir majeur de l'art contemporain. Le Soleil (Québec). 29 mars 2003
- "Aimants collés ": Article de Nicolas Mavrikakis
dans Voir - 24 - 30 avril 2003 p. 45
- Article de Henry Lehmann dans The Montreal Gazette 5 May 2003 p. B6 (dernière partie de la section)