La galerie est fière de présenter une exposition personnelle de Jérôme Fortin intitulée Danser : variations chorégraphiques pour le regard dévoilant deux nouvelles suites de monotypes Danser et Lignes.
"La série Danser décline le même thème dans plus d'une cinquantaine d'oeuvres. Jérôme Fortin plie, déplie et replie des bandes de papier. Il imprime ensuite ces pliages sur une feuille qui ne conserve que leurs traces, que leurs reliefs. Le support garde en mémoire le geste de l'artiste.
De loin, le visiteur embrasse les oeuvres dans leur blancheur. Leur format similaire les unit dans un tout cohérent. De près, leur composition les différencie. Pour découvrir leur unicité, Fortin invite le spectateur à bouger doucement devant chacune d'elle. En changeant de point de vue, celui qui regarde fait apparaître et disparaître différents triangles, rectangles et polygones. L'artiste s'amuse avec nos perceptions visuelles. Sous l'effet des jeux d'ombre et de lumière, la surface s'anime. Le fond et les formes s'alternent. L'oeil curieux voit émerger un petit ballet de formes géométriques abstraites qui se chevauchent, s'entrecroisent et se superposent.Les formes fugitives jouent à la cachette dans les sillons du papier. Certaines se rendent jusqu'aux limites du support pour s'en échapper. Leur asymétrie rythme la surface. Les lignes diagonales, verticales et horizontales dynamisent les compositions et guident le regard dans un tête-à-tête ludique et délicat. Le visible et l'invisible dialoguent sur le papier, laissent entrevoir l'insaisissable. Chaque personne crée sa petite chorégraphie, invente sa poésie. À partir des fines empreintes, le spectateur devine les pliages originaux, les imagine. La danse des formes existe dans la rencontre magique et éphémère entre les oeuvres et le regard attentif.
Fortin expose des oeuvres minimalistes. Les grands formats des séries antérieures font place à des oeuvres intimistes. L'artiste délaisse les couleurs, les contrastes de noir et de blanc, les mangas, les cartes géographiques, les billets de loto et les cahiers à colorier si souvent utilisés. Le dessin des creux et des reliefs devient l'unique motif. Ici, plus d'objets trouvés et recyclés, plus de collages ni d'assemblages (Cabinets de curiosités, Marines). Si Fortin a produit de nombreuses oeuvres sculpturales, c'est tout en subtilité qu'il explore maintenant les trois dimensions et la matérialité du papier. Avec Danser, l'artiste fait éclater les pliages dans toutes les directions sur la surface. Ces derniers se déploient et échappent à l'horizontalité qui a dominé une partie de sa production (Écrans, Mamoru, Série noire, Série grise). Fortin épure et renouvelle son langage sans perdre l'essence de son processus créatif et sa signature artistique : l'amour pour la répétition, le travail en série, le pliage du papier, la transformation d'un matériau familier.
Avec Danser, Jérôme Fortin présente des oeuvres qui émerveillent celui qui prend le temps de laisser son regard valser sur la surface et son corps se mouvoir délicatement dans l'espace dans une petite danse contemplative." - Ariane Léonard, historienne de l’art
La galerie remercie la SODEC pour son appui à la réalisation de cette exposition.