Analogue, Mystique a été conçue en réponse à l'observation d'un commissaire fasciné par ce qu'il découvrait dans le travail de jeunes peintres. Partout où son regard se posait, une nostalgie filtrée à travers la lentille de la technologie analogique imprégnait des coups de pinceau intuitifs. Dans les ateliers partagés de Montréal, où travaillent plusieurs artistes sélectionné·e·s pour cette exposition, plane un attrait indéniable pour les décennies passées.
L'exposition cherche à reconstituer cette fascination commune en réunissant une collection de curiosités. Nous y voyons des lettres en lambeaux, cartes postales et timbres-poste portant des messages depuis longtemps oubliés : mariages, maisons, paysages, portraits d'enfance et architecture. Des négatifs photographiques appartenant à des inconnu·e·s sont gravés, par le soleil brûlant, à la surface de correspondances. Un miroir en éclats réfracte un moment d'introspection privée.
Les paysages se présentent comme un patchwork - une courtepointe de bleu indigo, d'orange cuivré, de vert forêt et de terre de sienne brûlée. Le motif de la figure solitaire se déplace dans un voyage à travers le temps et la mémoire. Des bribes de souvenirs, des éclats de couleurs et des fragments de paysages sont cousus, sculptés et collés ensemble. Nous visitons une île mythique bordée de palmiers. Un taureau broute. Un trognon de pomme est jeté et une tasse déborde.
Nous nous trouvons devant un appareil photo analogique et un album de photos de famille, tous deux moulés à la main et cuits au four. L'artiste a recréé l'appareil servant à figer des moments dans le temps ainsi que les trésors précieux produits par celui-ci.
Nous découvrons des couches de peinture à l'huile sinueuses, appliquées avec soin et retenue - des rouges et des bleus profonds et somptueux, rappelant les tirages brillants de 2 x 5 po récupérés au magasin de photographie après que les négatifs ont été développés. Un accroc imperceptible. Souvenirs de chambres d'enfant, salles de discussion avec accès ASL, le buzz autour des premières explorations d'Internet. Un «hello » en passant, tandis qu'un visage souriant file dans un parc d'attractions.
Nous dérivons vers un ravin montagneux parsemé de visiteurs et visiteuses traversant un pont dans les hauteurs du ciel. Nous nous retrouvons dans une ruelle de Taipei où l'étalement urbain côtoie une végétation luxuriante. La nuit, un aquarium au néon à l'angle d'une rue sans nom. Une litanie de poissons ondule dans ses enceintes aquatiques parmi la foule urbaine et le bourdonnement sourd de machines. Un personnage masqué observe le peintre qui se rappelle pour nous de cette scène monumentale.
Motifs, imagerie, matériaux et dialogue sont échangés dans un flux constant de peinture, où les frontières entre le figuratif, l'abstrait et le surréel fondent et, par alchimie, fusionnent. [Traduction: Jennifer Couelle]
Matthew Sanderson, commissaire
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Oscar Wilder est un artiste multidisciplinaire de Brooklyn, à New York. Il explore des médiums allant de la sculpture à la céramique, en passant par la photographie, la mode et, ces deux dernières années, il s'est mis à la peinture à l'huile. Dans son pratique, il expérimente souvent la redécouverte de l'analogique et crée des interactions entre l'art et le spectateur, nombre de ses œuvres nécessitant une activation humaine.
Sur Oscar Wilder:https://iamoscarwilder.wixsite.com/oscar-wilder