La galerie Pierre-François Ouellette art contemporain est fière de présenter une exposition personnelle d'Ed Pien du 10 décembre 2005 au 21 janvier 2006. Puissamment évocateurs, les dessins de figures grotesques et hybrides d’Ed Pien défient toute catégorisation. Ses créatures monstrueuses font allusion à nos peurs et à nos désirs et représentent diverses formes de perturbation et de transgression sociales. Les Montréalais se souviendront de son installation majeure Earthly Delights : the Garden and the Fountain of Youth présentée à la Biennale de Montréal 2002 et dans la collection permanente du Musée des beaux-arts de Montréal. Pour son exposition à la galerie Pierre-François Ouellette art contemporain, Pien présentera des œuvres récentes, parmi lesquelles figurent des dessins, des papiers découpés de grand format et une nouvelle installation intimiste. Une sélection d’œuvres réalisées au cours des dix dernières années de la carrière de l’artiste sera également de l’exposition.
"L’inspiration pour cette nouvelle installation est un dessin réalisé l’été dernier en France qui m’a fait penser à Marie Madeleine. Disciple dévouée du Christ, celle-ci fut représentée dans quantité d’œuvres d’art religieux sous les traits d’une beauté empathique à chevelure ondoyante. Ma propre image d’elle m’a fait songer à son destin. Que lui était-il arrivé ? J’ai cherché. Il semblerait que Marie Madeleine ait passé les derniers trente ans de son existence en France, où elle vécut comme un ermite.
Une promesse de solitude contemple ce qui peut être offert lorsqu’on entreprend un voyage, à la fois intérieur et extérieur. De tels voyages nécessitent un abandon du familier afin de laisser place à la possibilité de nouvelles rencontres et à l’expérience d’un état de transcendance. La composante vidéo de l’installation montre une femme en train de tournoyer. Elle semble s’envelopper de l’univers telle la chenille d’un cocon. Elle se retire du monde, mais son regard, cependant, se plonge avec confiance dans celui du regardeur. Son mouvement est enchanteur. Par moments, défiant les lois de la gravité, elle semble flotter. Suivant l’angle de la caméra et de la lumière naturelle, cette femme paraît tantôt sous les traits d’une jeune fille tantôt sous ceux d’une personne plus âgée.
Présenté seul, le dessin à l’encre sur papier glassine grandeur nature représente ma propre version de Marie Madeleine. Sa chevelure y est aussi une cape duveteuse la protégeant; une métamorphose possible pour qui passerait trente ans en pleine nature. Ses quatre bras sont une allusion marquée à sa quête, à ses appels et à ses supplications. Le visiteur de l’exposition doit se frayer un chemin à travers un labyrinthe de papiers découpés afin de s’introduire dans une lumineuse structure rouge sise dedans, depuis laquelle il pourra mieux voir dehors. Les êtres étranges rencontrés au bout de tunnels colorés représentent métaphoriquement un nouveau monde, un domaine inspirant peut-être quelque crainte, puisque les créatures rencontrées ne peuvent encore être nommées. Cela dit, il fait étonnement bon se trouver dans l’atmosphère joyeuse de ce site de célébration." - Ed Pien
L'artiste souhaite remercier vivement le Conseil des arts du Canada pour son soutien.