L'exposition Infiltration 2 de Marie-Josée Laframboise combine les pratiques de l'installation et du dessin. Un filet vert envahit l'espace de la galerie, en utilisant la tension, le volume pour produire une installation-paysage de nature architecturale. La construction incorpore à sa structure, les lignes inspirées du pavillon de l'ancienne République fédérale d'Allemagne lors de l'événement Expo 67 à Montréal. À son tour, le visiteur peut se faufiler voire s'infiltrer à travers les axes de la structure transparente.
Les notions d'infiltration et d'envahissement de l'espace, se perpétuent également, à partir d'images puisées dans les références linéaires existantes, dont les réseaux de câbles électriques- sur lesquelles sont ajoutées des lignes-vecteurs qui continuent un réseau utopique. Tout ce qui est suspendu formant un enchevêtrement de fils qui s'élèvent en altitude, m'intrigue. Mes intérêts portent sur les phénomènes qui compartimentent et hachurent le ciel et le paysage de notre espace quotidien.
Avant tout, c'est la manipulation et le détournement de matériaux, ainsi que leur flexibilité dans un lieu propice, qui sont le point de départ de la sculpture ou du projet in situ de Marie-Josée Laframboise. Le lieu devient la cible à atteindre, à envahir ou à occuper avec la matière privilégiée. Réseau, parcours, toile, maillage apparaissent comme des notions récurrentes dans la fabrication de ses projets. Le dessin, quant à lui, est un moteur constant d'explorations et de réflexions. Il prend forme à partir d'installations déjà réalisées ou en devenir et s'inspire de la juxtaposition d'images de lieux. Le dessin devient en quelque sorte une extrapolation fictive de la réalité.
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Sur le travail de Patrick Viallet, l'artiste écrit: "Plateforme est un espace d'usage et de conduite. Un espace restreint construit à même la surface d'un mur. Spatialiser le mur est une tentative d'installer l'espace. Un espace où l'on se tient nulle part et partout à la fois. Une façon d'éprouver l'architecture, son épaisseur, son vide. Par là, j'explore les interfaces du corps et de l'espace. Je cherche à subordonner le corps aux contraintes spatiales. J'essaie de mettre à l'épreuve la possibilité d'endurer l'impasse. Je cherche à mettre en crise la question de l'issue. Le corpus est un travail photographique qui donne à voir un corps introduit dans le mur, dans un espace réduit aux surfaces de données colorimétriques. Se caler dans l'embrasure de la surface, conserver ses appuis et demeurer en équilibre c'est instaurer une situation, une attitude. Définir une attitude consiste à trouver un point d'appui et à se caler contre lui."
Née à Québec, Marie-Josée Laframboise vit et travaille à Montréal (Québec, Canada). Diplômée de la Maîtrise en art de l’Université Concordia (Montréal, 2002) et de celle de la Glasgow School of Art (Écosse, 2000), elle expose professionnellement depuis 1992. Outre le Canada, ses installations in situ ont été présentées à plusieurs reprises en Suisse, en Allemagne, en Autriche lors d’expositions collectives, de résidences ou de symposiums. Ses œuvres sont représentées, entre autres, dans les collections suivantes : Musée national des beaux-arts du Québec, Fondation Christoph Merian (Bâle, Suisse) et Migros Klubschule (Bâle, Suisse). Le Musée d'art moderne et d'art contemporain (MAMAC) de Nice en collaboration avec la galerie de l'UQAM présente jusqu'au 11 juin une exposition individuelle Infiltration dont s'inspire l'exposition cez PFOAC.
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Patrick Viallet vit et travaille à Montréal. Il détient une maîtrise en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal (1998). Il a présenté son travail lors d’expositions individuelles à la Galerie Basta Art Contemporain, Lausanne (2001), à la galerie Horace, Sherbrooke (2000) ainsi qu’au Centre d’exposition Circa, Montréal (1998). Les œuvres publiques de Viallet sont intégrées à trois projets d’architecture à Sherbrooke, Farnham et Bedford.
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artnews.org, Marie-Josée Laframboise + Patrick Viallet, 13 mai 2006