La galerie Pierre-François Ouellette art contemporain a l'honneur de présenter une exposition personnelle de dessins de Napachie Pootoogook (née en 1938 à Sako Island Camp, NT, Canada ; décédée en 2002 à Kinngait (Cape Dorset), NU, Canada) provenant des archives de Dorset Fine Arts. Bien que cette sélection représente la première exposition au Québec consacrée aux dessins de Napachie Pootoogook, il y a déjà eu d'importantes expositions et publications canadiennes qui témoignent de ses contributions artistiques uniques et significatives.
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« Dans les dessins autobiographiques de Napachie, la perspective est si intensément personnelle qu’on y sent une culture dans la culture – un monde de femmes soutenant les hommes, et leur survivant parfois. Il y a les moments heureux des travaux et des jeux partagés pendant que les hommes sont partis chasser. Il y a les périodes difficiles et solitaires où il faut endurer des mœurs sociales qui ne laissaient souvent aucun contrôle sur des étapes aussi intimes que le mariage et l’accouchement. Bien que la souffrance soit solitaire et fréquente, la large communauté, qui, souvent, réconforte ou intervient, constitue un facteur d’équilibre. Les dessins donnent une image vivante de la vie de Napachie à travers les inscriptions syllabiques, mais aussi, de façon plus puissante encore, à travers les détails, les compositions et l’émotion exprimée dans son œuvre. Les dessins sont parsemés de détails qui offrent un portrait réaliste de la culture des Inuits du sud de l’ÎLe de Baffin, les Sikusilaarmiut : sont représentés leurs vêtements, leurs coiffures, leurs outils, leurs habitats d’été et d’hiver, ainsi que les paysages. La chasse des animaux vivants – préoccupation masculine – n’est pas représentée, mais on peut voir les vêtements fabriqués par les femmes à partir des peaux qui en proviennent. » Darlene Coward Wight, "Au-delà de la narration” dans "Napachie Pootoogook" par le Musée des beaux-arts de Winnipeg en 2004.
"Certains dessins révèlent l'intimité de la vie domestique. Les femmes allaitent, mâchent les peaux pour les assouplir pour les tentes en cuir, grattent les fourrures et reprennent les vêtements. Dans chaque image, le Pootoogook met l'accent sur les outils pour les tâches : des aiguilles fixées à de la babiche fine pour le fil, des harpons et des hameçons pour la pêche, et le couteau des femmes, l'ulu, toujours à portée de main. Les représentations de la vie familiale et des femmes sont peu fréquentes dans l'art inuit de cette période. Cette série prolonge la perspective autobiographique relayée pour la première fois par la mère de l'artiste, Pitseolak Ashoona, dans son livre illustré de 1970, Pictures Out of My Life, et reprise par la fille de Pootoogook, Annie Pootoogook". Source: site web de la Biennale de Toronto organisée par Candice Hopkins et Tairone Bastien, où ces dessins ont été dévoilés pour la première fois grâce à une collaboration spéciale avec la West Baffin Eskimo Co-operative.
Pierre-François Ouellette art contemporain est fier de célébrer le 60e anniversaire de cette coopérative d'artistes unique en programmant des expositions spéciales d'artistes de Kinngait dont « Clin d'oeil à Shuvinai Ashoona « (novembre-décembre 2019) et « Une sélection de dessins de 1982 à 2016 de Qavavau Manunie » (janvier - février 2020).
Sur le sujet de la West Baffin Eskimo Cooperative, William Huffman, de Dorset Fine Arts, écrit
"Fondée en 1959, la West Baffin Eskimo Cooperative jouit d'une réputation internationale pour les estampes, dessins et sculptures exquis créés par ses membres artistes inuits. En plus de l'exploitation des studios Kinngait à Cape Dorset, la coopérative possède un bureau à Toronto, Dorset Fine Arts, qui est chargé d'assurer l'interface avec les galeries, les musées, les professionnels de la culture, les amateurs d'art inuit et le marché de l'art dans le monde.
Le rôle de la West Baffin Eskimo Cooperative s'est considérablement élargi pour inclure la communication, la promotion, la défense des intérêts, les relations gouvernementales et les projets spéciaux liés à l'art inuit de Cape Dorset. La coopérative est tout aussi engagée dans le commerce de la vente d'art qu'elle l'est dans le fonctionnement d'un centre de ressources et d'archives, tout en développant des relations significatives et continues avec diverses organisations au Canada, aux États-Unis et en Europe. Dirigée par un conseil d'administration entièrement composé d'Inuits, l'organisation gère également des activités de vente au détail sous forme de vente de diesel, un grand magasin et des propriétés de location.
L'histoire de la West Baffin Eskimo Cooperative a commencé par une intervention du gouvernement fédéral où, sous les auspices de James Houston, l'art visuel a été identifié comme un moteur économique viable pour la région. Avec plus de soixante ans d'activité, l'organisation a connu de nombreux changements et une adaptation importante. Actuellement, la West Baffin Eskimo Cooperative est une initiative centrée sur l'artiste, qui continue à encourager l'expression créative renommée de Cape Dorset. Aujourd'hui, c'est une organisation entièrement communautaire, 90% des adultes de Cape Dorset sont actionnaires, et les bénéfices sont redistribués à la communauté sous forme de dividendes annuels".
Les textes des dessins ont été traduits en français et en anglais.