La galerie Pierre-François Ouellette art contemporain est fière de présenter une exposition de travaux récents de Luc Courchesne incluant une oeuvre co-réalisée avec l'artiste et chorégraphe Marie Chouinard avec la participation des danseurs Carol Prieur et Mark Eden-Towle.
Le travail photographique de Luc Courchesne qui porte depuis une dizaine d’années sur le paysage et sur l’idée d’immersion, a fait apparaître l’intérêt visuel et symbolique des frontières, des transitions radicales, des seuils. C’est ainsi que, ayant adapté sa technique de photographie panoramique à la vidéo, Courchesne s’intéresse depuis deux ans aux bords de mer : Il y trouve une frontière en perpétuel changement, une sorte de négociation continue entre deux états, la rencontre dynamique de deux matières aux propriétés fort différentes et qui se transforment mutuellement. On peut y voir selon Courchesne une métaphore des relations interpersonnelles et l’occasion d’une expérience plasticienne passionnante consistant à observer la ligne qui se forme et se transforme selon un mode à la fois répétitif et aléatoire.
Courchesne présente en parallèle trois séries de travaux : Une première série s’inspire d’une réflexion sur les motivations de ses recherches en immersion visuelle qui l’a conduit à Jean-Jacques Rousseau et quelques uns de ses contemporains à la fin du 18e siècle : alors que Rousseau mettait au monde le « sujet introspectif » dans Les Confessions, les autres (Barker et De Saussure), ont développé les toutes premières techniques d’imagerie immersive. Une deuxième série présente des panoramas nocturnes en lien avec les travaux de Courchesne sur la lumière et l’obscurité datant des années 1980 alors qu’il explorait les liens entre l’éclairage et l’imaginaire. Une troisième série présente les premiers fruits d’un travail de co-création entamé en 2008 avec l’artiste et chorégraphe Marie Chouinard.
---
Luc Courchesne participe à l'émergence des arts médiatiques il y a vingt cinq ans alors que, vidéaste inspiré par une génération de cinéastes expérimentaux tels Michael Snow et Hollis Frampton, il est initié aux technologies informatiques. Ses travaux portent d'abord sur le portrait interactif, une grande tradition artistique qui cherche sa nouvelle expression. Plus récemment c'est sur le paysage un autre genre important que porte son attention. Inventeur d'un dispositif qui permet l'immersion visuelle, il contribue par ses installations et ses images « panoscopiques » à transformer le spectateur de l'œuvre en visiteur qui, comme l'Alice de Caroll, peut désormais traverser le miroir.
Luc Courchesne est né à Saint-Léonard d’Aston (Québec) en 1952. En 1974, il a reçu un Baccalauréat du Nova Scotia College of Art and Design (Halifax) et en 1984, un Master of Science in Visual Studies, du Massachusetts Institute of Technology (Cambridge). Sa pratique artistique prend son essor en 1984 alors qu’il co-réalise Elastic Movies, une des premières oeuvres utilisant la vidéo interactive. Il a créé depuis une trentaine d’installations et de séries d’images dont Encyclopédie clair-obscure (1987), Portrait no.1 (1990), Portrait de famille (1993), Salon des ombres (1996), Paysage no. 1 (1997), Passages (1998), Rendez-vous… (1999), Journal panoscopique (1999-), Panoscope 360° (2000), The Visitor: Living by Numbers (2001), Sans titre (2004) et T’es où? (2005).
Son travail fait partie de plusieurs grandes collections d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie et a a été présenté dans le cadre de plus de 80 expositions importantes à travers le monde. Il a notamment fait l’objet d’une exposition personnelle au Museum of Modern Art de New York en 1994 et a participé à plusieurs événements importants dont la Biennale ‘95 de Kwangju en Corée à l’invitation de Nam June Paik. En 1997, son installation Paysage no. 1 a mérité avec le Grand Prix de la première Biennale du NTT InterCommunication Center de Tokyo et en 1999 l’Award of distinction dans la catégorie Interactive art des Prix Ars Electronica à Linz en Autriche. Pour plus de renseignements sur le travail de Luc Courchesne, nous vous invitons à consulter la page de l'artiste sur le site web de la fondation Daniel Langlois.